Dans une ville lointaine, entourée de forêts et de montagnes, vivait un petit monstre nommé Fluffy. Il habitait avec ses parents tout en haut de la montagne noire, où les nuages épais cachaient souvent la lumière du soleil.
La ville, en contrebas, brillait la nuit avec ses lampions colorés, mais pour Fluffy, elle semblait si loin et si inaccessible.
Fluffy était un monstre différent des autres : il était gentil, maladroit, et surtout, il rêvait de se faire des amis. Halloween approchait, et c’était l’occasion parfaite.
« Papa, Maman, est-ce que je peux descendre en ville pour Halloween cette année ? Peut-être que si je me déguise, personne ne saura que je suis un monstre, et je pourrais enfin me faire des copains ! »
Après une longue discussion, ses parents, un peu inquiets, finirent par accepter. « Fais bien attention, mon petit Fluffy, » dit sa maman. « Et n’effraie pas les enfants… » ajouta son papa.
Fluffy, descendit la montagne, son cœur battant fort d’excitation. Il entra timidement dans la ville où des enfants couraient partout avec leurs costumes de sorcières, de pirates et de fantômes.
La nuit d’Halloween arriva, et les rues de la ville s’animèrent de rires, de déguisements et de lumière.
La première rencontre de Fluffy fut avec un petit garçon déguisé en sorcier. « Wow ! Ton costume est trop bien ! » dit le garçon, émerveillé par l’apparence de Fluffy. Le garçon, pensant que Fluffy portait un masque incroyablement réaliste, lui offrit des bonbons.
Mais Fluffy, affamé, dévora les bonbons d’un seul coup, avec un grand « GLOUP ».
Le petit sorcier réalisa que Fluffy n’était pas un déguisement… c’était un vrai monstre ! Effrayé, il s’enfuit en criant.
Fluffy était triste, il ne voulait effrayer personne.
Fluffy continuait son aventure à travers la ville lorsqu’il entendit des enfants parler d’un nouveau jeu : la chasse aux pommes dans les parcs. Le but était simple : celui qui ramassait le plus de pommes remportait une montagne de bonbons.
Excité par l’idée de participer, Fluffy se dirigea vers un petit parc éclairé par des lanternes. Des enfants couraient partout, ramassant des pommes avec leurs paniers, riant et se lançant des défis. Fluffy, lui, regarda autour de lui et réalisa qu’il n’avait pas de panier. Il se gratta la tête, perplexe. Comment allait-il ramasser toutes ces pommes sans panier ?
Après quelques minutes de réflexion, une idée lui vint : pourquoi ramasser les pommes une par une, quand il pouvait prendre l’arbre entier ? Tout fier de son idée brillante, Fluffy se mit à tirer de toutes ses forces sur un pommier jusqu’à l’arracher du sol. Heureux de sa trouvaille, il porta l’arbre en direction des enfants, persuadé qu’il allait gagner.
Mais en voyant Fluffy arriver avec un pommier entier dans les bras, les enfants furent stupéfaits. Ils n’avaient jamais vu ça de leur vie. Certains ouvrirent de grands yeux, d’autres restèrent bouche bée, et soudain, une vague de panique déferla. Tous les enfants partirent en courant, criant de surprise et de peur.
Fluffy, une fois de plus, se retrouva seul, avec son pommier. Ses oreilles se baissèrent tristement. Il avait encore tout gâché. Tout ce qu’il voulait, c’était jouer avec eux…
Fluffy, après sa mésaventure avec le pommier, continua à errer dans les rues à la recherche de nouveaux copains. Il marchait lentement, regardant les enfants s’amuser au loin, se demandant s’il trouverait un jour des amis.
Soudain, trois garçons déguisés surgirent devant lui. L’un d’entre eux était déguisé en fantôme, et leurs voix résonnaient en chantonnant des « bouh » joyeux.
Fluffy sentit une montée de frayeur. Il avait toujours eu peur des fantômes ! Il recula instinctivement, tremblant de la tête aux pieds. Et quand Fluffy a peur… il devient immense ! Ses petites pattes se mirent à grandir, ses cornes s’allongèrent, et en quelques secondes, il mesurait presque la taille d’un immeuble.
Les trois garçons, qui n’avaient voulu que jouer, levèrent les yeux, stupéfaits. « C’est… c’est un vrai monstre ! » s’écrièrent-ils, leurs visages pâlissant derrière leurs costumes.
Paniqués, ils laissèrent tomber leurs bonbons et s’enfuirent en hurlant.
Fluffy les regarda partir, de plus en plus triste. Il ne voulait pas leur faire peur. Il voulait juste jouer avec eux. Mais une fois encore, sa maladresse l’avait isolé.
Le cœur lourd, Fluffy arriva finalement sur la grande place de la ville, où un spectacle captivait tous les enfants. Une scène trônait au milieu, entourée de lumières et de rires.
Le concours du cri le plus effrayant battait son plein, et chaque enfant attendait son tour avec impatience. Le gagnant repartirait avec un énorme sac de bonbons.
Un pirate monta en premier. Il leva son sabre en plastique et, après avoir pris une grande respiration, poussa un cri aigu. « Aaaaargh ! » Sa voix résonna dans la place, mais elle fit plus rire qu’effrayer. Le public applaudit, amusé par sa tentative.
Ensuite, un squelette se présenta, agitant ses bras comme s’il dansait. Il ouvrit grand la bouche, mais au lieu d’un cri terrifiant, il laissa échapper un petit « Boo ! » peu convaincant.
Les rires éclatèrent à nouveau, et le squelette descendit de la scène, un peu gêné mais heureux de sa prestation.
Ensuite, ce fut le tour d’un fantôme enveloppé d’un drap blanc. D’un air lugubre, il avança jusqu’au centre de la scène et lança un long « Boooooooouuuuuh… ». Les enfants riaient de plus en plus fort…
Puis vint le tour d’une petite sorcière. Elle monta sur scène avec assurance et fit une pirouette, leva ses bras en l’air et lâcha un « Mwa-ha-ha » théâtral.
Encore une fois, les enfants riaient plus qu’ils n’avaient peur. Les participants se succédaient mais aucun ne parvenait à pousser un cri effrayant digne d’Halloween.
Enfin, arriva Fluffy. Les organisateurs, intrigués par son apparence, le laissèrent monter. Les enfants l’observaient avec curiosité. Fluffy se plaça au centre de la scène, prit une grande inspiration et… rugit de toutes ses forces.
Son cri résonna comme un tonnerre. Les fenêtres vibrèrent, les lumières tremblèrent, et un silence total s’installa. L’espace d’un instant, tout le monde resta figé. Puis, soudain, des cris de panique éclatèrent.
Les enfants laissèrent tomber leurs bonbons et prirent leurs jambes à leur cou, effrayés par la puissance de Fluffy.
Fluffy resta seul sur scène, stupéfait. Il n’avait pas voulu leur faire peur. Il voulait juste participer…
Désespéré, Fluffy, quitta la place principale en se faufilant dans les ruelles sombres de la ville. Il voulait disparaître, se faire tout petit, loin de tous ces enfants qu’il avait involontairement effrayés. Il marcha un moment avant de trouver une petite réserve, cachée derrière un vieux magasin de bonbons.
Fluffy entra en trébuchant et ne rêvait plus que d’une chose : se cacher et se faire oublier. Mais dans cette obscurité, sa peur reprit le dessus.
C’est alors qu’il tomba sur ce qu’il croyait être des bougies. « Ah, des bougies ! Ça me rassurera un peu, » pensa-t-il avec un léger sourire.
Il prit quelques allumettes et, maladroitement, en alluma une. Il approcha la flamme des « bougies », et aussitôt, de petites étincelles s’échappèrent du bout de l’une d’elles. Mais avant qu’il ne puisse réagir, un sifflement aigu se fit entendre, suivi d’une explosion de couleurs.
Les « bougies » n’étaient pas du tout des bougies… c’étaient des feux d’artifice ! Fluffy écarquilla les yeux, bouche bée, en voyant les fusées s’élancer dans le ciel. Des feux d’artifices éclatèrent dans toutes les directions, illuminant la ville entière. Le ciel nocturne se remplit de rouge, de bleu, de vert, et de violet, un véritable spectacle lumineux qui fascinait tous ceux qui se trouvaient à proximité.
Mais ce n’était pas tout. Au milieu des étincelles, quelque chose d’inattendu se produisit : des bonbons, des centaines de bonbons, se mirent à pleuvoir du ciel, retombant doucement comme une pluie sucrée.
Les enfants, qui s’étaient dispersés, levèrent les yeux, ébahis. Des rires éclatèrent et des cris de joie retentirent dans toute la ville. Les enfants se mirent à courir dans tous les sens pour attraper les friandises qui tombaient, oubliant leurs peurs.
Fluffy, lui, resta immobile, observant le ciel qui s’illuminait et les enfants qui riaient en attrapant des poignées de bonbons. Il fit une drôle de tête en réalisant ce qu’il venait de faire. Une fois de plus, il avait provoqué une catastrophe… ou bien… un miracle ?
Les enfants, qui s’étaient enfuis plus tôt, levèrent les yeux et furent émerveillés. « Qui a fait ça ? » se demandaient-ils.
Ils trouvèrent Fluffy, assis seul dans la rue, la tête basse. « C’est toi qui as fait tout ça ? » demanda un petit garçon.
Fluffy, penaud, hocha la tête. « Je suis désolé, je ne voulais effrayer personne… je voulais juste me faire des amis. »
Les enfants se regardèrent et sourirent. « Tu sais quoi, Fluffy ? C’est le plus beau feu d’artifice qu’on ait jamais vu ! Et grâce à toi, on a des bonbons pour toute l’année ! Tu es génial ! »
Fluffy, surpris, sourit à son tour. Pour la première fois, il se sentit accepté. Les enfants l’invitèrent à danser avec eux dans les rues. Ils riaient, s’amusaient, et devinrent les meilleurs amis du monde.
Ce soir-là, Fluffy découvrit que même les plus grandes maladresses peuvent mener aux plus belles amitiés.