
















Trompino
Au cœur d’une grande ville, un cirque célèbre faisait rêver des foules entières.
Chaque soir, sous le grand chapiteau rouge et or, la magie prenait vie. Les trapézistes volaient dans les airs comme des oiseaux scintillants, leurs costumes parsemés de paillettes reflétant les projecteurs. Les clowns faisaient éclater de rire les enfants avec leurs pitreries et leurs cascades.
Les lions, majestueux et dociles, exécutaient des sauts à travers des cerceaux enflammés sous les regards émerveillés. La fanfare résonnait, entraînant le public dans un tourbillon de couleurs, de lumières et de musique.
Mais au milieu de cette féérie vivait un jeune éléphant nommé Trompino. Il était tendre, avec de grandes oreilles et un cœur encore plus grand. Malheureusement, Trompino n’avait rien d’un artiste. Il renversait les balles de jonglage, tombait des échasses et faisait peur aux acrobates en trébuchant dans les filets.
Le directeur du cirque, un homme aux sourcils froncés et au visaage sévère, grondait sans cesse Trompino. « Tu ne sers à rien ! » lui disait-il. « Un éléphant qui ne sait pas faire de spectacle, c’est un éléphant inutile ! »
Ces paroles blessaient Trompino. Chaque soir, sous les étoiles, il se demandait :
– Pourquoi suis-je si différent ? Pourquoi ne puis-je faire rêver le public comme les autres ?